Origines

Hugo est né en 1916, d’une famille implantée depuis toujours à San Gavino di Carbini.

Sa fratrie compte onze enfants, en Corse à cette époque les familles nombreuses étaient fréquentes.

La jeunesse d’Hugo est remplie d’une vie simple, faite de travail. Dans la région, on vit presque en autonomie de sa production : on cultive ses légumes et on fait son fromage, on vit de peu, les vaches et les chèvres sont élevées pour leur lait.

La vie est rythmée comme une transhumance, l’été dans la montagne, et au village d’en bas le reste de l’année.

La guerre tient Hugo en Corse, puis il part quelque temps en Syrie.

Après la guerre, il reste sur l’île, contrairement à ses jeunes frères et sœur, et exploite les terrains familiaux.

Parallèlement, Hugo exerce de nombreux autres métiers, on le voit chef d’entreprise, jockey (en été), agent immobilier, exploitant de travaux agricoles, contremaître pour l’exploitation du liège, …

Au début des années 60, il exploite un restaurant et un hôtel en collaboration avec le Club Méd, présent à Santa Giulia depuis 1957. C’est encore pour le Club qu’il va ouvrir un centre équestre sur le terrain d’Araggio et qu’il fait bâtir le « ranch ».

Dans cette décennie où la pratique du camping est balbutiante en Corse, le hasard ou les circonstances l’amènent à accueillir quelques campeurs en été autour du ranch. Dans les années 60, il accueille pour rendre service un groupe de campeurs, des chinois ! En 1971, il propose à des campeurs qui ont été chassés par un incendie de la plage de Saint Cyprien de s’installer chez lui …

Le terrain n’a encore qu’un équipement sanitaire très sommaire … Pour Hugo c’est parfait, il faut, dit-il, vivre « comme les scouts ».

Vers 1975, les autorités demandent à Hugo de mettre en conformité ce qui est devenu un vrai camp de camping, au fur et à mesure de l’arrivée de nouveaux habitués. Ainsi nait le camping « Les Amis de la nature » avec les deux premiers blocs sanitaires et un réseau d’eau propre.

Hugo souhaite que les campeurs soient en osmose avec la nature. Il refuse d’installer l’électricité, afin d’éviter les nuisances qui s’en suivraient. Son terrain doit rester essentiellement à vocation agricole, pour maintenir le camping « à la ferme ». Il veut révolutionner le camping : offrir beaucoup d’espace, ne pas délimiter d’emplacements, refuser de faire payer les emplacements ou les voitures.

Les décennies qui suivent voient le développement rapide du tourisme en Corse, ce dont le camping profite aussi. Hugo atteint bientôt 70 ans, et arrête l’exploitation du centre équestre.

Ce sont aussi les décennies des grands feux en Corse. Le 12 août 1994 un incendie balaye tout le village d’Araggio. Hugo reste fidèle au poste durant 24 heures. Le camping subit uniquement des dégâts matériels pour une partie des campeurs, car le chêne-liège est un bois qui s’enflamme mal. Hugo souffre de voir son village si abimé, il est malheureux d’avoir perdu son âne.

A l’été 2003, Hugo se fait vieux et demande à « ses » campeurs de trouver une solution pour l’aider. C’est ainsi que l’association est constituée, avec un début d’activité effectif en 2004.

Hugo nous a laissés orphelins le 4 juillet 2006.